" Montre-moi ta gloire ", demandait Moïse à Dieu au désert. " Que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ", reprend en écho le psalmiste. " Montre-nous le Père et cela nous suffit " demandait Philippe à Jésus. " Si seulement tu déchirais les cieux pour te montrer "  dit le prophète

Voir Dieu face à face ! voila bien le désir le plus secret de l’homme , et Thérèse d’Avila de dire «  je veux voir Dieu »

Mais nous le savons aussi «  nul n’a jamais vu Dieu » nous dit Jean et «  nul ne peut voir Dieu sans mourir » dit le Seigneur à Moise

Mais à la question de Philippe Jésus répond : « qui m’a vu a vu le Père « 

Oui en Jésus Christ nous voyons Dieu mais sous le visage d’un homme .

Depuis le jour de l’incarnation Dieu se montre à ses disciples mais ceci ne le reconnaissent pas …..

Alors Jésus va manifester sa divinité cachée sous l’humanité en laissant voir sa gloire , là haut sur la montagne , à quelques privilégiés , Pierre Jacques et Jean .

Pourquoi . ?

D’abord pour les préparer à mieux vivre les événements qui vont suivre ,

la Passion

Pourquoi ce texte en ce temps de carême ?

Pour ranimer notre désir ;

En effet nul ne peut voir Dieu s’il ne l’a désiré d’un grand désir .

La semaine dernière nous étions au désert ,  nous avons pris de la distance , nous avons rompu avec notre quotidien pour nous mettre à l’écart

Aujourd’hui notre marche vers la montagne a le même but : savons nous nous retirer pour prier seul devant Dieu ?

De cette prière gratuite , sans rien Lui demander mais simplement être là par ce que nous l’aimons .

Je pense que vous savez ce que c’est d’être amoureux : dés que l’on se lève le matin l’on pense à l’être aimé .

Est-ce cela pour Dieu ?

Comme je voudrai que vous soyez amoureux du Seigneur ,  comme il est bon de se lever la nuit et d’aller prier car Il nous attends toujours .

Oui le Seigneur cherche des amoureux , de ceux qui désirent Le voir et qui brûlent de la rencontre : «  déchire la toile » soupire Jean de

la Croix

Cela n’est pas réservé aux religieux , même si il ne peut y avoir de vraie vocation religieuse ou sacerdotale sans cette brûlure , tout chrétien est appelé à aimer sans mesure le Seigneur .

La tentation est  de croire que l’on trouve Dieu dans les frères , oui les frères sont aussi l’image de Dieu , mais notre service des autres ne peut être que solidarité il doit être charité ; la solidarité tous peuvent le faire , la charité , c'est-à-dire l’amour des autres au nom de Dieu n’est possible qu’en puisant auprès du Seigneur force et patience .

Que diriez vous de quelqu’un qui dit vous aimer et qui ne se dérange par en dehors des heures de service ? Un gigolo , ni plus ni moins .

Oui livrez vous au Seigneur , prenez le temps de la prière , de la méditation non de ce qu’on dit les autres sur Lui, mais de l’écoute de ce qu’          Il vous dit : lisez , ruminez

la Parole

Vous devez y passer tout entier , tout ce que vous ne donnez pas au Seigneur est une blessure que vous vous faites ;

Bien sur ne soyons pas comme Pierre à vouloir rester sur le montagne , il faut redescendre dans la vallée et affronter la vie , les rencontres et les autres

Mais si vous êtes remplis du Seigneur vos soucis , vos paroles et vos actes seront comme illuminés de l’intérieur .

Que ce temps du carême soit l’occasion de raviver cet amour , cette prière personnelle comme un long dialogue avec Celui qui veut vous conduire à la claire vision de Sa splendeur .

Et au jour de Pâque vous Le verrez face à face en vos cœurs .

+ antoine marie   

Les Aveux

Saint Augustin

P.O.L

                                                     Traduction de BOYER Frédéric

Viens de paraître une nouvelle traduction du livre maitre de saint Augustin , les Confessions .

L’on sait tout ce que la culture occidentale doit à cette œuvre , tant sur le plan religieux mais aussi et surtout ,sur l’aspect philosophique de la connaissance du moi avant qu’il ne devienne haïssable pour certains ou contrains pour d’autres .

Traduction supplémentaire ? non car le traducteur , Frédéric BOYER , a su admirablement donner du souffle à ce vénérable texte dont les traductions doctes épuisées nos ardeurs .

Le langage très contemporain de l’auteur rends accessible ce texte ; les latinistes distingués regretteront peut être quelques formules mais un texte doit-il être figé dans une langue ?

Car plus profondément le traducteur , auteur , lui qui avait déjà coordonné le version de la bible traduite pas des binômes d’ écrivains et d’exégètes  chez Bayard,nous fait saisir une des clefs de l’intemporalité culturelle : l’adaptation à un public .

Les puristes peuvent crier , et l’on peut chercher la plus pure version authentique  pour faire   «  à l’ancienne » ( gage de qualité même pour la confiture !! ) mais alors ne passons nous pas à côté de l’essentiel d’une œuvre et d’un message ?

Pourquoi vouloir enfermer la culture , le culte aussi , dans un passé qui nous échappe de toute part ( voir ce que dit Augustin sur le temps ) ?

Les rêves d’une pureté originale et d’une authenticité sans contextualité, sont des leurres d’esthètes qui tuent la culture qu’ils prétendent défendre et aimer .

Cela est vrai en littérature mais aussi dans les mises en scènes théâtrale et bien sûr au cœur des liturgies .

Boyer livre aussi une copieuse et intéressante introduction qui nous rend Augustin comme un ami .

En renfermant le livre il se peut que l’on entende notre propre voix comme en écho du texte ; signe que cela a fonctionné comme si l’évêque d’Hippone notre ami venait de nous murmurer son secret .

Bonne lecture

Fr antoine marie

Un extrait célèbre qui a fait suer (au propre et figuré ) les apprentis latinistes…..

''Ne laisse pas ma part obscure me parler. Je me suis dispersé là-bas. Je suis obscur. Mais là, même là, je t'ai aimé à la folie. Je me suis perdu et je me suis souvenu de toi... Maintenant je reviens vers ta source. En feu. Le souffle coupé. Personne pour m'en empêcher. Je vais la boire. Je vais en vivre. Je ne suis pas ma vie. Je vis mal de moi.J'ai été ma mort. »

Livre XII, 10.

Un carême de rupture

            Le terme de rupture est à la mode , et l’on peut bien se demander ce que cela peut bien faire avec le temps du carême .

A regarder de plus près le temps des 40 jours de la montée vers

la Pâques

Car le carême , ce temps donné , est le temps du combat , mais non du notre , le combat de Dieu .

C’ est Lui qui a combattu pour nous sur le Golgotha , c’est Lui qui nous appelle et nous précède en toutes nos aventures spirituelles .

Alors quelle part est la notre dans ce combat ?

La part de l’arrachement  , de l’arrachement à tout ce qui renferme sur soi , autre nom du péché .

Il nous faut lever la tête ,et regarder au loin , lever la tête et apercevoir qu’en nous , lieu du combat , s’entassent les pires ennemis de la vie spirituelle : médiocrité et routine .

Médiocrité qui nous fait nous contenter d’une petite vie spirituelle avec ses petits défauts et ces petits péchés, arrangements avec le mal .

Routine qui nous fait faire les mêmes geste et les mêmes prières sans y mettre le cœur , en les vidant de sens par notre avidité à coller à nous-mêmes par peur du toujours plus haut .

Médiocrité qui nous fait faire les choses à moitié , vite et sans y investir le corps et l’âme .

Cherchez vous trouverez bien en vous des exemples concrets …

Mais voila que 40 jours nous sont proposés pour reprendre le chemin de Dieu .

40 jours pour apprendre à durer , pour apprendre à  tenir face au silence , pour apprendre à rencontrer les autres dans la gratuité , pour perdre du temps .

Il s’agit bien de ruptures , rupture de notre efficacité calibrée, rupture de nos schémas  de pensée .

Oui Dieu ne revient jamais sur ses pas ; la vie spirituelle est toujours avancée .

Alors si la prière , le jeûne et l’aumône sont bien des chemins de tradition , attention à ne pas les détourner du Christ : prière , jeûne et aumône ne sont pas spécifiquement chrétiens ; ce qui est chrétien dans ces pratiques c’est que ces gestes sont accomplis avec le Christ , en union avec Lui .

Ce temps de carême est offert à qui veut faire l’expérience ,toujours neuve, de la radicalité du don de soi .

Il n’y a pas de demie mesure : se donner tout entier ou rester dans sa boue .

Dieu a horreur des tièdes , de ceux qui regardent en arrière.

Cette nouveauté est propre à chacun , selon là où il en est ; à nous de nous mettre à l’écoute de Celui qui fait toutes choses nouvelles .

Bon carême

Fr antoine marie

http://www.precieuxsang-fecamp.eu/ORATIO%20PRO%20HOSTIBVS.pdf

SEMAINE DE PRIERE POUR L’UNITE DES CHRETIENS

Du 17 au 25 janvier les chrétiens , conscients et douloureux du manque d’unité des disciples du Christ, font monter vers Lui une ardente prière afin que tous trouvent en Lui les chemins pour construire l’unité .
Enfants d’un même Père par l’unique baptême , frères du Seigneur , animés par l’Esprit , notre division due à nos péchés et notre cécité spirituelle enferme nos frères et ralentit l’annonce de l’Evangile .
Nous nous ne résignions pas à la division et en même temps ,seul le Christ , Chemin Vérité et Vie , peut nous indiquer les moyens de sortir de cet état de fait.
Notre foi , contenue dans le symbole des apôtres, est nourrie par l’Ecriture et vivifiée par la prière commune .
Ce qui nous sépare est souvent bien plus anecdotique que ce qui nous unit .
Le service et l’accueil de tout frère en humanité est la voie première de toute vie chrétienne , et le partage des espérances et des joies de chacun construit notre maison commune .
Toute l’année des liens fraternels avec d’autres chrétiens nourrissent notre joie et notre espérance .

Durant cette semaine de janvier , à la suite du temps de l’accueil de Celui qui a daigné partagé notre humanité , nous nous mettons à l’écoute de ce que l’Esprit dit à chacun d’entres nous pour construire les chemins de l’unification intérieure dans l’acceptation de nos différences légitimes .

Chaque jour du 18 au 25 janvier les frères de la communauté prierons à cette intention la prière ci-dessous .

Que le Seigneur réalise en nous ce qu’Il veut et désire afin que nous soyons tous unis en Lui .

Les frères de la communauté du Précieux Sang .

Prière pour l'unité des chrétiens

Seigneur Jésus,
qui a prié pour que tous soient un,
nous Te prions pour l'unité des chrétiens,
telle que Tu la veux, par les moyens que Tu veux.
Que Ton esprit nous donne
d'éprouver la souffrance de la séparation,
de voir notre péché,
et d'espérer au delà de toute espérance.

SAINT ETIENNE Diacre et premier martyr (+ 35)Etienne qui porte un nom grec (stephanos, le couronné) apparaît parmi les disciples des apôtres dans la première communauté chrétienne de Jérusalem. Quand des disputes (ce sont les premières mais, hélas pas les dernières dans l'histoire de l'Eglise) s'élèvent au sujet des veuves hellénistes et des veuves juives, on pense tout de suite à lui et il devient le premier des sept diacres chargés du service des tables. Il s'en acquitte à merveille sans pour autant se trouver exclu du service de la Parole. Ce n'est pas en effet pour son service de charité qu'il est arrêté mais bien pour avoir, devant des représentants de la " synagogue des Affranchis ", proclamé avec sagesse l'Evangile de Jésus, le Christ. On le conduit devant le sanhédrin. Il parle. On l'écoute longuement sans l'interrompre. Toute la prédication des apôtres défile dans son discours qui se termine par une vision divine :"Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'Homme debout à la droite de Dieu." C'en est trop. On se saisit de lui, on l'entraîne, on le lapide sous les yeux d'un certain Saul. Etienne meurt comme son Maître, pardonnant et s'abandonnant entre les mains du Père. Il est le premier martyr et, de ce grain tombé en terre, le premier fruit sera la conversion de Saul sur le chemin de Damas, pour qui le ciel s'est ouvert aussi. Paul en fut aveuglé parce qu'il n'avait pas encore reçu la grâce du Baptême.